Le 18 juillet dernier, je suis allé au Festival de médecine intégrative organisé par le NCIM et le laboratoire Weleda.
Cet événement avait lieu au Royaume-Uni, dans le Derbyshire, là où se trouve l’un des jardins botaniques (et de production) du laboratoire Weleda.

Des acteurs de la santé engagés
Le NCIM (National Centre for Integrative Medicine) est un organisme non lucratif britannique qui cherche à fédérer les acteurs de la santé intégrative de ce pays.
Ce projet existe depuis un peu plus de 10 ans.
Le NCIM est basé à Bristol. C’est d’abord un centre de médecine intégrative qui accompagne des patients qui peuvent y recevoir des soins intégratifs, c’est-à-dire à la fois conventionnels et complémentaires.Les soins prodigués couvrent par exemple la nutrition, l’homéopathie, l’hypnose, l’aromathérapie, etc.Le centre dispense également des formations. Il est possible d’y suivre un master en santé intégrative. Le NCIM est dirigé par le Dr Elizabeth Thomson, qui a également organisé le festival.
Le laboratoire Weleda a été fondé en Suisse il y a 104 ans ! Sa réputation dans le domaine de la fabrication des produits naturels n’est plus à faire. L’entreprise est devenue internationale et compte aujourd’hui 2 200 salariés répartis dans 56 pays. Son chiffre d’affaires est de 450 millions d’euros.
Weleda disposait également d’un site en Alsace associés à plusieurs jardins médicinaux. Il s’agissait d’une filiale historique créée en 1924. Mais le déremboursement de l’homéopathie en 2021 a provoqué une chute sévère de l’activité en France. Et le site a dû fermer progressivement, puis définitivement en 2023.
Désormais, de nombreux remèdes naturels qui étaient disponibles en France doivent être commandés en Allemagne. Les patients y ont donc beaucoup perdu.
Weleda est une entreprise qui se veut proche de la nature, qui tente de réduire autant que possible son empreinte carbone et dont le fondement philosophique est l’anthroposophie, un mode de pensée élaboré par Rudolf Steiner au début du 20e siècle.

Pour les anthroposophes, l’être humain est à la fois corps, âme et esprit. Ils pensent que l’humanité doit vivre en harmonie avec la nature et que ce lien est d’ordre spirituel. La pensée de Rudolf Steiner a permis l’essor de certaines activités comme l’agriculture en biodynamie ou certaines écoles à la pédagogie spécifique.
Toutefois, l’événement était ouvert à tous. Les sujets abordés touchaient tout le monde. À l’occasion de l’événement, nous avons eu la joie de visiter les jardins de Weleda en Angleterre.

Un cours d’empathie
Parmi les conférences auxquelles nous avons assisté, l’une des plus marquantes aura été celle de Jeremy Howick, qui est… professeur d’empathie.
Ce titre pourrait prêter à sourire. Pourtant, la conférence qu’il nous a livrée était particulièrement documentée. Ce professeur de l’Université de Leicester est ingénieur de formation. Il s’est spécialisé dans la philosophie de la médecine et l’éthique médicale. Il a lancé le premier programme de médecine empathique à l’Université d’Oxford. Et il dirige aujourd’hui un centre de recherche dédié à cette thématique. Il est l’auteur de plus de 150 publications scientifiques qui démontrent l’influence du placebo et de l’empathie dans les soins du patient.
Son message principal est simple : la science dispose de toutes les preuves nécessaires montrant l’efficacité d’une bonne communication avec les patients.
En clair, les paroles des thérapeutes, leur capacité à entrer en relation avec les patients jouent un rôle déterminant dans la réussite des soins. Jeremy Howick explique notamment que le manque d’empathie augmente la mortalité des patients hospitalisés.
À l’inverse, lorsque les thérapeutes font preuve de plus d’empathie, cela permet :
- de diminuer les doses de médicaments utilisés, en particulier pour la morphine, qui peut provoquer des effets indésirables ;
- d’éviter le burnout des médecins et des soignants ;
- d’augmenter la gratitude des patients.
L’empathie et la communication ajustée sont donc essentielles pour les patients comme pour les soignants. Pour Jeremy Howick, l’empathie favorise aussi le succès financier des entreprises et, plus généralement, des projets humains.
Mais il existe un frein évident à l’empathie : il s’agit du stress.
D’un point de vue physiologique, le stress active la partie du système nerveux faite pour agir contre les agressions. On ne peut être à la fois stressé et empathique.
Or, l’hôpital ou le cabinet médical sont, par nature, des lieux où le stress est présent. Les patients arrivent souvent inquiets, tandis que les soignants, tout en absorbant ce stress, savent qu’ils doivent répondre à cette attente. Les soignants sont, par ailleurs, soumis à de nombreuses obligations légales.
Pour diminuer le stress des individus, le Pr Howick préconise :
- le recours à des exercices réguliers de respiration ;
- la mise en place d’une communication professionnelle, empathique et ajustée ;
- l’évaluation systématique des protocoles de communication afin de déterminer ceux qui fonctionnent le mieux et de les appliquer de manière adaptée en fonction du contexte.

Une ombre au tableau, malgré tout…
Lors de cet événement, la centaine de participants présente était répartie entre une dizaine de tables rondes. Cette configuration était propice aux échanges entre participants, mais aussi avec les intervenants.
Cela m’a permis d’apprendre que les avancées de la médecine intégrative ne se font pas sans heurts ni désillusions. Par exemple, en 2019, le recours aux plantes médicinales a été interdit aux médecins, qui ne peuvent plus les prescrire, ce qui était le cas auparavant.
En revanche, les Anglais et les Gallois peuvent toujours aller chez leur herboriste, dont la profession est reconnue depuis une loi de 1968.
Mais cette interdiction récente entretient l’existence de systèmes de santé parallèles, ce qui n’est bénéfique ni pour les patients, ni pour les soignants.
L’homéopathie, malgré des résultats évidents pour les thérapeutes et les patients, n’est toujours pas reconnue par les autorités de santé anglaises.
Enfin, tous les médecins ne sont pas encore convaincus par les bienfaits de la médecine intégrative et sont réticents à voir évoluer les systèmes de soins, même lorsqu’ils ne sont pas satisfaisants.
Comme l’a dit le Dr Elizabeth Thompson dans son introduction :
« Il existe toujours des intérêts économiques qui s’opposent à l’idée d’une santé intégrative. Ce sont des gens qui veulent que vous mangiez de la nourriture de mauvaise qualité et que vous consommiez plus de 10 médicaments par jour de 70 ans jusqu’à la fin de votre vie. »
Bref, de part et d’autre de la Manche, il reste encore du travail à accomplir pour faire évoluer les choses…
Bonjour ,
Travaillant depuis 20 ans comme relaxologue, avec diverses techniques telles que soins énergétiques, psychophanie, hypnose, Poyéthérapie, médecine traditionnelle chinoise, je suis depuis toujours une adepte du « corps, âme, esprit ». Les médecins occidentaux l’étaient aussi avant… le bon sens a quitté certains espaces , dirait on . Je serai dispo à me relier à la médecine intégrative qui pour moi est l’avenir de l’humanité et surtout de sa santé globale , en prenant soin de toutes les parties de l’être . Merci. À bientôt. Dominique
Merci. Je ne pensais pas que l’empathie apportait autant de bienfaits.
Merci beaucoup pour cet article intéressant. Comme c’est très souvent le cas pour vos autres articles.
merci beaucoup pour la clarté et le ton de cette information.
tout millimètre est le début du kilomètre.
je vous cite un accident par manque d’empathie dont je témoigne personnellement , pendant plusieurs mois des injections répétés de pénicilline sans tenir compte de l’extraction nécessaire du morceau d’outil dentaire qui causait les infections ont entraîné une aspergilose , l’ empoisonnement du sang et les mauvais traitements ont entraîné un épuisement , et m’ont conduit à l’hôpital psychiatrique pour une cure de sommeil (benzodiazépines)et un examen de santé mentale , cet examen se révélat bien sûr sans objet mais ne permit pas de diagnostic valable non plus . Il a fallu que par hasard mon emploi de technicien sur du matériel à hyperfréquence prévoit une surveillance médicale , ce hasard heureux permit de détecter enfin l’empoisonnement du sang créé par les surinjections de pénicilline dont je soufrais et d’apporter des soins appropriés (DUCTON)
Belle argumentation. Gardez le cap en restant fidèles à vos convictions. L’empathie a besoin de recouvrer ses lettres fondamentale. Elle est trop souvent utilisée comme un paravent pour échapper à un engagement profond. C’est pourtant un excellent moyen pour donner une cohérence aux relations humaines et développer l’amour pour son prochain, une des raisons fondamentale pour la communion des âmes et de la spiritualité.
Bonne nouvelle. Merci.
Et aussi une filiale de l’institut Raphaël devrait ouvrir à Montargis.
Merci pour ce compte rendu.
Merci de parler enfin à grande échelle de l’excellence des produits Weleda (et le laboratoire Wala du dr Hauschka pourrait être nommé également à l’occasion).
La médecine anthroposophique a 104 ans en effet et sa pratique est intégrative par nature. Merci de l’avoir rappelé.
Elle s’exerce dans une soixantaine de pays à l’heure actuelle, et fut présente en France dès le début.
Pour plus d’information, je suis à votre disposition;
Jessie Delage
Pour le CA de l’APMA (association des patients de la médecine anthroposophique)
Voir le site: apma.fr
Voir aussi Goetheanum sectioin médecine
Je suis entièrement d’accord avec vous.
vous avez tous mes encouragements.