
Chers lecteurs,
La médecine intégrative réunit le meilleur de la médecine conventionnelle et des approches thérapeutes complémentaires. Mais parmi les thérapies complémentaires, certaines ont davantage le vent en poupe que d’autres.
C’est le cas par exemple des exercices de respiration dont on parle de plus en plus comme d’un remède puissant contre le stress.
Le rôle central du cerveau
Le cerveau est l’organe qui vous permet de percevoir et de vous adapter aux stress sociaux, physiques et physiologiques que vous allez croiser tout au long de votre vie. (1)
Les médiateurs du stress présents dans le cerveau sont très nombreux. Ils peuvent être dans le cytosquelette, c’est-à-dire au sein même des structures cellulaires ou plus en surface.
Cela veut dire que le stress s’immisce partout et vient transformer en profondeur votre corps et votre être.
Il a une influence sur l’épigénétique, sur l’organisation du système nerveux ainsi que sur la plasticité du cerveau.
Biologiquement, la réponse au stress se traduit par une sécrétion accrue de cortisol dans le corps.
Cette hormone est produite par les glandes surrénales (au-dessus des reins) sous le contrôle de l’hypophyse et de l’hypothalamus dans le cerveau.
C’est elle qui vous aide à vous lever le matin et à réaliser vos projets.
Mais si le corps produit trop de cortisol, ses cellules s’épuisent.
Une bonne respiration permet de réguler la production de cortisol en agissant sur le système nerveux et en particulier le nerf vague.
Tous les patients connaissent le stress et l’anxiété
Les exercices de respiration peuvent avoir une visée thérapeutique spécifique.
Mais si la science s’y intéresse de plus en plus, c’est notamment pour leurs effets rapides et efficaces sur le stress. (3)
Or, tous les patients qui entrent dans un cabinet médical ou un hôpital sont sujets au stress.
Ils peuvent également être touchés par une anxiété plus ou moins forte lors de l’annonce d’un diagnostic sérieux ou dans le cadre d’un traitement de longue durée.
En effet, la survenue d’une maladie grave ou handicapante change le rapport au futur qui devient moins sûr, moins sous contrôle.
Cette efficacité prouvée contre le stress fait de la respiration un atout pour les approches intégratives.
Cela devrait presque être proposé systématiquement aux patients qui passent par l’hôpital.
C’est du reste le cas dans certains services d’oncologie. (4)
Existe-t-il différents types de stress ?
De manière générale, le stress peut être défini comme un état de tension physique et mentale provoqué par un événement ou une situation qui demande une adaptation ou un effort particulier.
Mais pour certains thérapeutes, comme Jean-Marie Desfossez, docteur en physiologie et coach respiration, il existerait plusieurs types de stress psychologiques, physiologiques et physiques. (2)
Il identifie par exemple :
- le stress postural quand le corps est mal installé (comme devant un ordinateur) ;
- le stress lymphatique lié au manque de mouvement ;
- le stress alimentaire lorsque les aliments provoquent de l’inflammation ;
- le stress hypoxique si le corps n’est pas assez abreuvé en oxygène ;
- le stress intestinal si le microbiote est mal oxygéné ;
- etc.
Le point commun entre ces situations de stress, qui s’ajoutent à celles du stress psychologique, est qu’elles se traduisent par des effets semblables sur le corps :
- la respiration est courte ;
- la personne est fatiguée ;
- le rythme cardiaque est accéléré ;
- l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre cellulaire, du corps est déréglée ;
- l’immunité chute ;
- le corps s’épuise à cause d’une inflammation permanente.
Certaines techniques de respiration sont-elles meilleures que d’autres ?
Il existe divers types de techniques de respiration telles que :
- la respiration abdominale ou diaphragmatique qui vise à baisser le rythme cardiaque;
- la cohérence cardiaque destinée à équilibrer les émotions ;
- la respiration alternée que l’on retrouve dans le yoga ;
- la respiration de type Wim Hof dans le but d’oxygéner le corps qui est utilisée pour résister au froid ;
- la respiration en carré pour gérer le stress chez les sportifs ;
- la respiration chantée ou le yoga du son ;
- la respiration en pleine conscience ;
- la respiration segmentée ;
- la sophrologie ;
- etc.
De même, certaines pratiques ou rituels de loisirs ou religieux peuvent avoir un effet sur la respiration.
C’est le cas du chant, de la méditation et même dans la prière.
Les hôpitaux qui proposent un accompagnement dans le domaine de la respiration n’ont généralement pas toute la panoplie !
Le plus souvent, ils s’appuient sur des thérapeutes dûment formés en qui ils ont pleinement confiance.
Au niveau des études scientifiques, deux aspects ressortent en particulier (5):
- l’action de la respiration sur le nerf vague, un nerf qui traverse le haut du corps et agit notamment sur le diaphragme ;
- l’utilité d’agir en conscience : c’est-à-dire d’utiliser une technique de respiration adaptée dans une situation de stress ou d’angoisse.
En fin de compte la meilleure technique est celle qui vous est adaptée ou celle pratiquée par un thérapeute en qui vous avez confiance et qui vous fait du bien.
Une technique de respiration bien réalisée doit agir sur le nerf vague et permettre à minima :
- de limiter le risque de dépression ;
- de limiter le stress et l’angoisse ;
- de réguler le cortisol ;
- de réduire la tension artérielle ;
- d’améliorer le rythme cardiaque.
En plus du bien-être rapide apporté au patient, ces exercices peuvent, dans certains cas, limiter le recours à certaines catégories de médicaments.
Selon les cas, les patients auront moins besoin de prendre des anxiolytiques, des somnifères, antidouleurs ou antihypertenseurs.
Tant mieux pour eux, car cela fait baisser le risque éventuel d’effets secondaires.
Ce n’est pas systématique et l’avis du médecin est bien entendu nécessaire avant de limiter toute prise éventuelle de médicaments chimiques.
Références
Un grand merci à vous pour cette magnifique explication qui nous a permis d’avoir une vision plus précise du sujet et de nous faire découvrir les différentes techniques de respiration 👍
Oui, bravo pour cet article. Simplement rajouter que la grande majorité des personnes n’ont pas le nez complètement libre, et plus spécialement les 3èmes cornets. Ce sont les plus petits, les plus hauts, sont qui sont en connexions directs avec la stimulation cérébrale – ne dit-on pas d’ailleurs « avoir le rhume du cerveau », synonyme aussi de difficulté à réfléchir? L’hygiène nasale est fondamentale et doit être pratiquée avant tout « exercice respiratoire ». Vous en trouverez dans ce livre:
https://respir.ch/therapies/livres/
Merci pour votre travail.
très bon article, revue générale